J’ai eu la chance d’être invité à l’avant première du film Dans les forêts de Sibérie pour lequel j’ai eu un véritable coup de coeur. Safy Nebbou, le réalisateur, nous offre un très beau film sur la relation entre un homme (Rafael Personnaz) et la Nature. Adapté du roman éponyme de Sylvain Tesson, le long métrage Dans les forêts de Sibérie se permet quand même des libertés très appréciables qui confère au film une dimension universelle et philosophique, une réapropriation créative et personnelle de l’oeuvre littéraire.
Teddy, décide de quitter la France et le fourmillement des villes pour aller vivre en Sibérie, sur les bords du lac Baïkal. Il y achète une cabane au bord du lac et tente d’apprivoiser le climat rigoureux de l’hiver, tout se re connectant à lui-même et en vivant son rêve de beauté et de sérénité.
A l’image du film de Sean Penn Into the wild, Dans les forets de Sibérie confère à la Nature un rôle à part entière, qui orchestre le déroulement du film par ses tempêtes, son silence, sa saisonnalité et sa plénitude. Les images sont grandioses, filmés par des caméras emmitouflés pour résister aux températures glaciales ou par des drônes. Le réalisateur a lui aussi fait appel à un musicien de talent pour composer et diriger la bande originale du film : Ibrahim Maalouf, qui a d’ailleurs composé la musique avec les images du film sous les yeux. Il a utilisé un morceau destiné à son album personnel pour le thème de fin. De là le fil rouge de la musique est né et a permis une création à rebours de la bande originale.
Dans les Forêts de Sibérie relate une cohéxistence entre un homme et la nature, rien de plus. Une entrée immédiate dans l’aventure, sans surcharge de faits passés, de flashback pathétiques afin d’aborder le sujet de la vie dans la taïga sans détour et sans jugements. Rafael Personnaz a avoué n’avoir presque rien eu à jouer tant le sentiment de découverte s’imposait de lui même face aux situations dans la forêt glaciale de Sibérie. Certaines scènes sont prises sur le vif et d’autres totalement improvisées en fonction des paysages. Le film se passe volontiers de dialogues et ne perds pas en dynamisme. Bercées par la musique, les scènes sont ponctués par les craquements de la glace et nous offrent un vrai sentiment de quiétude et d’évasion.
En accord avec Sylvain Tesson, Safy Nebbou a su apporter sa patte à l’intrigue originelle du livre, transformer cette expérience solitaire en rencontres tout en gardant cette réconciliation avec l’enfant au fond de soi qui joue dans les bois et dans sa cabane.
Un film absolument ancré dans l’air du temps, qui nous offre un véritable voyage alors que nous aurions vraiment besoin de nous déconnecter parfois et de recréer une « connectivité » humaine, de vivre dans le moment présent et pas dans l’appréhension de l’avenir. Pour aller plus loin dans cette réflexion je vous conseille le livre d’Eckhart Tolle : Le pouvoir du moment présent.
D’ailleurs Safy Nebbou prépare en ce moment son prochain film : l’adaptation de Celle que vous Croyez de Camille Laurens.
Retrouvez Dans les forêts de Sibérie en salle le 15 juin 2016
Et vous quel est votre coup de coeur cinématographique du moment?
Je vous embrasse,
Pauline M.W
Il me tarde de voir ce film car j’avais réellement apprécié le livre de Tesson.
J’espère donc sincèrement que l’esprit est retranscrit à l’écran
Tu relates si bien que ça donne vraiment envie de le voir, j’adore ton blog et ta façon de raconter si personnelle et sensible! Pleins de bisous
Il faut que j’aille le voir !! 🙂