De Rouille et d’Os, ou la « standardisation des émotions »

Je reviens tout juste du cinéma, je suis tellement remontée contre le film que je viens de voir que je suis obligée d\’écrire un article dessus. Je suis pourtant bon public, même si je sais reconnaître quand un film est bon ou ne l\’est pas, ça ne m\’empêche pas de l\’apprécier. Et de Rouille et d\’Os est définitivement une aberration du cinéma !! Sérieusement il a été sélectionné au festival de Cannes ??! Même s\’il n\’a pas été primé c\’est déjà trop de le faire figurer au programme du festival! 
Pourquoi je ne l\’ai pas aimé? C\’est simple : tout d\’abord il se prend trop au sérieux alors qu\’il est bourré de clichés. Quand on se veut Chef d\’oeuvre on ne ressert par les ingrédients de toutes sortes de films de genre et de sous genre…. On trouve donc : le cliché de la famille monoparentale qui squatte chez un parent et qui fait des boulots pas très légaux pour s\’en sortir, ce qui amène à la pratique de la boxe et à des combats violents :bingo les amateurs de violence répondent présent et la classe populaire à difficultés financières aussi. Bon le personnage principal est un dur, il frappe son gosse, mais il ne le fait pas exprès, attention il cache aussi un coeur tendre ! Oui il s\’amourache d\’une fille qui a perdu ses jambes lors d\’un accident survenu pendant un spectacle avec des orques… Et oui voilà l\’apparition des animaux mignons. Alors qu\’il baise à tout va il va finalement dire « je t\’aime » à la fille qui a des bâtons de fer à la place des jambes : pas de soucis à se faire côté libido, comme dans la vraie vie tout est bien qui fini bien ! Il a bien sur des rebondissements, la fille (Marion Cotillard) va finalement accepter sa condition d\’handicapé et devenir le bookmaker remplaçant du dur à cuir, et pour montrer qu\’elle a surmonter son complexe elle se fait tatouer les moignons… OK c\’est son choix, mais en plus elle se fait tatouer (au cas où elle deviendrait alzaimer en plus) droite sur la jambe droite et gauche sur la jambe gauche ! Youhou et sinon ça apporte quoi au film?
Bon, l\’histoire cliché c\’est une chose, ça peut être un choix de vouloir faire un remake (encore plus pitoyable que l\’original) de Intouchable, mais qu\’est ce qui explique l\’incohérence des petits détails et l\’absence de temporalité plausible ? 
Bon on va arrêter d\’attaquer le film sur le plan narratif, attaquons le maintenant sur un plan photographique. On a jamais vu au cinéma le premier plan repris à la fin, whahou quelle originalité ! On a jamais vu non plus le plan au soleil, ou la luminosité trop importante envahie les capteurs de la caméra et crée des petits rond blancs à la source lumineuse, non on ne l\’a jamais vu, même pas dans The Tree of Life qui fonde son esthétisme sur des plans de la sorte. Bon un dernier plan bateau, juste pour le plaisir : le gros plan sur la main du papa qui tient celle de l\’enfant plongé dans un coma à l\’hôpital et soudain un doigt bouge, chouette il est vivant !! 
Bon en gros, quand vous êtes pauvre, vous lutter pour survivre aussi bien physiquement que mentalement, mais vous êtes bien aimable et bien plus humain avec les plus faibles que vous, bien plus que ne le sont les gens au dessus du seuil de pauvreté. Il vous arrive que de la merde, c\’est pas grave, vous avez de la chance car vous rencontrer l\’amour qui vous aide et vous soutient et puis tout s\’arrange. 
Moralité : la vie c\’est trop bien ! Oui !!!
Le seul point positif du film, c\’est son affiche, yeah !! 
Point final.

Une réflexion sur « De Rouille et d’Os, ou la « standardisation des émotions » »

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